1- Les émotions positives

La perception des émotions positives est héréditaire à 50%. Quelques éléments peuvent l’améliorer (15 à 20%).

Une façon de ressentir des émotions positives est d’évaluer objectivement son niveau de « bonheur ». Les émotions positives favorisent la créativité et élargissent l’attention. Les émotions positives acquises sont transitoires.

La joie, contrairement à l’éloge du bonheur est relativement aisée à « cultiver », même au coeur du tourment, dans le tragique de l’existence (Madga Hollander-Lafon). Atteindre une sérénité intérieure en toute situation n’est pas chose aisée (Pratiques Zen, stoïcisme , épicurisme,…). A contrario, la sagesse de la joie favorise le travail de détachement, un accomplissement, une « grâce irrationnelle » (Nietzsche).

« Si le bonheur est inaccessible soyez heureux sans lui » (Alexandre Jollien).

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La pratique de la gratitude nous aide à nous centrer d’avantage sur les autres. Elle offre un regard positif sur la vie en rééquilibrant nos pensées. C’est un acte gratuit pour soi et pour les autres que les neurosciences étudient comme un gage de santé (résistance au stress, enthousiasme, sommeil, défenses immunitaires, estime de soi).

Cultiver l’optimisme et la bienveillance empêchent nos réflexes de sabotage de prendre le dessus.

L’estime de soi mal acquise est cependant illusoire et s’effondre rapidement.

Toutes ces émotions positives sont aujourd’hui au coeur du management et des ressources humaines.

2- Les relations positives

Les relations sociales sont un élément majeur de satisfaction. L’interdépendance et le fait d’en être observateur et conscient peut mener à l’empathie.

3- L’engagement

Une vie plein et heureuse suppose d’y être engagé, de participer activement à sa vie, de ne pas être un simple spectateur. Pour le psychologue Mihalyi Csikszentmihalyi le flow est « un état mental atteint par une personne lorsqu’elle est complètement plongée dans une activité et se trouve dans un état extrême de concentration, d’engagement et de satisfaction dans son accomplissement« . Celui-ci serait centré sur la motivation et l’engagement au service de la performance et de l’apprentissage. Pour Martin Seligman, le flow n’est pas à confondre avec la transcendance. Selon Seligman, la recherche de sens, l’engagement et le plaisir (si présence des deux autres) sont les trois éléments qui constituent une « vie pleine ».

4- L’accomplissement

Certains individus se réalisent pleinement dans l’atteinte d’un but. Le besoin de compétence satisferait un besoin fondamental de l’individu.

Ce sentiment va de pair avec un sentiment d’appartenance, de contribution à quelque chose de plus vaste (croyance, groupe, organisation) qui dépasse l’individu.

Le psychologue Martin Seligman propose une subdivision plus fine de cette dernière catégorie en trois éléments :

  • une vie remplie de sens (appartenance, transcendance),
  • une vie avec des relations et des connexions sociales (famille, amis, communauté) et enfin,
  • une vie qui apporte un sentiment d’accomplissement (maîtrise, buts, succès). La victoire pour elle-même.

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Martin Seligman : La psychologie positive

5- L’autonomie

Le sentiment d’être la source de nos propres comportements, d’agir librement et conformément à nos propres valeurs est un autre besoin fondamental.

Certaines études montrent que lorsque les leaders adoptent des styles de management qui respectent les besoins d’autonomie des employés, ceux-ci ressentent plus de bien-être et sont plus résistants face à ce que les professionnels appellent les «risques psychosociaux».

6- La croissance personnelle

Le sentiment de se voir réaliser son propre potentiel, d’être en croissance, de s’améliorer au fil du temps est enfin un élément de bien-être.

7- Les forces de caractère

Martin Seligman et Christopher Peterson ont proposé en 2004 une classification de 24 forces de caractère ou qualités personnelles rendant moralement admirable. Elle ont été regroupées en 6 vertus :

  • Sagesse et connaissances : Forces cognitives qui impliquent l’acquisition et l’utilisation de connaissances
    • Créativité, ingéniosité, et originalité
    • Curiosité et intérêt accordé au monde
    • Discernement, pensée critique, et ouverture d’esprit
    • Amour de l’étude, de l’apprentissage
    • Perspective, Sagesse.
  • Courage : Forces émotionnelles qui impliquent l’exercice de la volonté afin d’atteindre les buts que l’on s’est fixés, malgré les obstacles externes ou internes.
    • Courage et vaillance
    • Assiduité, application, et persévérance
    • Honnêteté, intégrité, et sincérité
    • Joie de vivre, enthousiasme, vigueur et énergie.
  • Humanité : Forces interpersonnelles qui impliquent de soucier des autres et d’en faire des amis.
    • Capacité d’aimer et d’être aimé(e)
    • Gentillesse et générosité
    • Intelligence sociale.
  • Justice : Forces qui sont à la base d’une vie sociale harmonieuse, qui sous-tendent une vie communautaire saine.
    • Citoyenneté, travail d’équipe et fidélité
    • Impartialité, équité , et justice
    • Leadership.
  • Tempérance & modération : Forces qui protègent contre les excès.
    • Le Pardon
    • Modestie et l’humilité
    • Précaution, prudence, et discrétion
    • Maîtrise de soi et autorégulation.
  • Transcendance : Forces qui favorisent l’ouverture à une dimension universelle, des liens avec l’univers et donnent un sens à la vie individuelle.
    • Reconnaissance de la beauté
    • Gratitude
    • Humour et enjouement
    • Espoir, optimisme, et anticipation du futur
    • Spiritualité, religiosité, but dans la vie, et foi.

Margaret Wheatlery : Le leadership en période de turbulence

8- La résistance au stress

Richard Lazarus et Susan Folkman ont développé une approche qu’ils ont appelé l’approche « transactionnelle » qui suggère que les réponses au stress seraient spécifiques à l’individu qui les subit.

L’individu dans cette approche n’est pas jugé passif face aux événements de la vie qui peuvent être majeurs ou ponctuels (comme le deuil ou la maladie par exemple) ou mineurs et chroniques (comme des difficultés financières).

Des variables comme les antécédents liés à l’environnement ou à l’individu lui-même auraient une influence sur le stress. Cependant, ces antécédents ne vont pas agir directement sur le stress puisqu’ils vont subir une médiation par une phase d’évaluation et par une phase d’ajustement. En effet, il existerait des transactions entre l’individu et son environnement grâce à une activité du sujet au niveau de sa perception, de ses pensées, de ses émotions ou encore de son comportement.

Cette activité permet dans un premier temps à l’individu de réaliser deux évaluations : l’évaluation primaire et l’évaluation secondaire.

L’évaluation primaire correspond au stress perçu : l’individu identifie la situation et ses caractéristiques : sa gravité, sa contrôlabilité, son ambiguïté ou encore sa durée.

L’évaluation secondaire est quant à elle l’estimation des ressources personnelles et sociales dont l’individu dispose pour faire face à cette situation. Elle regroupe d’un côté le contrôle perçu, qui est l’évaluation de la capacité à maîtriser la situation,  et de l’autre côté le soutien social perçu, qui est l’estimation du soutien que l’on peut recevoir en cas de besoin.

Mais l’individu n’est pas passif face aux événements, il va essayer de « faire face », « to cope » en anglais. Le coping désigne donc « l’ensemble des efforts cognitifs et comportementaux destinés à maîtriser, réduire ou bien tolérer les exigences internes et ou externes qui vont menacer ou dépasser les ressources d’un individu » (Lazarus et Folkman, 1984).

Ainsi, après avoir réalisé les deux types d’évaluation, primaire et secondaire, la personne va mettre en place des stratégies qui ont pour but, soit de modifier la situation en tentant, par exemple, de la planifier ou de  résoudre le problème (ce sont les stratégies centrées sur le problème), soit de diminuer les émotions négatives qui sont liées à cette situation, en l’évitant par exemple (ce sont les stratégies centrées sur les émotions).

Ainsi, nous voyons avec ce modèle que le stress n’est pas une réaction objective face à une situation, mais bien une notion subjective en étant le résultat d’évaluations réalisées par le sujet lui-même.  A partir de ces évaluations, l’individu va mettre en place des stratégies pour y faire face, stratégies qui seront efficaces ou non, et à partir desquelles il pourra évaluer de nouveau la situation. Il ne faut pas oublier que le stress est une réaction normale et peut être utile.

Par exemple, il permet d’augmenter la motivation. En revanche, lorsque l’individu se sent trop dépassé par la situation et ne met pas en place des stratégies efficaces, le stress peut être considéré comme néfaste.

 https://youtu.be/XOaVUXVQQ2I