Sommes-nous fait(e)s pour être dirigés par une commande vocale ? Sommes-nous fait(e)s pour travailler sans reconnaissance et sous le poids du toujours plus ? La France est parmi les premiers en terme de production et parmi les derniers en terme de bien-être au travail.

Malgré de nombreuses formation universitaires ou autres en matière de management, il semble que les « bonnes vieilles méthodes » perdurent. De l’objectif inatteignable,  aux cadences accélérées, en passant par la mauvaise humeur du N+1, le management pyramidal et autoritaire est malheureusement encore bien présent. Le stress et le manque de sens provoque ainsi un mal-être se terminant parfois par un burn-out ou un suicide.

Le burn-out est souvent lié à de petites tracasseries du quotidien, à des petites violences « ordinaires » accumulées jour après jour :

  • Les reproches systématiques,
  • Le manque d’égard et de reconnaissance,
  • Les consignes évasives, la dépersonnalisation de la réussite,
  • Les postures et attitudes défensives/agressives,
  • La mauvaise humeur partagée, les injonctions contradictoires.

D’autres fois c’est une violence affichée et presque assumée (voir Cash Investigation). Une violence subie pour ne pas perdre son emploi.

Ton univers parfois impitoyable

L’individu court après une adaptation qu’il ne comprend pas. Il travaille la plupart du temps avec des gens qu’il n’a pas choisis et qui ne l’ont pas choisi, avec des gens qui ne lui ressemblent pas. Et cependant, il faut vivre ensemble avec un objectif commun, un minimum de règles partagées et de reconnaissance.

Une hiérarchie ne laissant pas de place à l’autonomie et la responsabilité, un management en silo ou trop autoritaire facilitant l’accumulation de stress, une perte de sens.

Une politique d’entreprise qui n’est pas suivie des faits. Des stratégies inexistantes ou le manque d’ambition peuvent expliquer la surabondance de refus de tous ordres :

  • Refus de signer un CDI (de plus en plus fréquent),
  • Refus de rester plus longtemps en cas de perte de repères (rupture de périodes d’essai),
  • Refus d’accepter les ordres émanant d’un manager peu inspirant (démission dans les 6 mois),
  • Refus tout simplement de travailler dans ces conditions (départ sans motif),
  • Refus de s’investir plus qu’il n’en faut (démobilisation, démotivation).

Les signes visibles

De nombreux signes peuvent émerger et être reconnus comme signes d’un malaise social :

  • Manque de reconnaissance,
  • Manque d’écoute,
  • Revendications salariales,
  • Sentiment de dépersonnalisation,
  • Sentiment d’injustice, de malaise,
  • Déshumanisation du travail,…

Les répercussions sont lourdes :

  • Fréquence des absences,
  • Démobilisation, refus caractérisés
  • Perte de motivation, d’investissement,
  • Morosité, détachement ou fragilité,
  • Licenciements abusifs, licenciements pour inaptitude,
  • employés sous pression,
  • maladies professionnelles, accidents de travail,…

Le sur-investissement, la perte de lien affectif ou étique peuvent aggraver la situation ou amplifier la « dépression ».

36% des salariés ont déjà fait un burn-out

43% ressentent des douleurs à cause de leur métier

Le management ça ne s’invente pas

La volonté d’un changement affirmée par une direction générale.

La mise en place d’une stratégie RH et de communication en lien avec la politique générale.

Un management inspirant et bienveillant laissant la place à l’initiative et à la délégation.

Un esprit coopératif et une dynamique collaborative.

Le principe de l’exemplarité, la crédibilité, le droit à l’erreur sont quelques-uns des leviers d’un management d’entreprise bienveillant et efficace.

Indignez-vous !

Dans tous les cas refusez cette violence et apprenez à vous affirmer avec assertivité. Ne laissez pas ce genre de situation avoir de l’emprise sur votre santé mentale ou physique. Faites-vous accompagner et soutenir dans votre résistance (délégués syndicaux, délégués du personnel, psychologue, collègues,…).

Les ressources humaines des entreprises sont parfois déconnectées du terrain, de la réalité vécue par les salariés. Ils laissent à d’autres le soin de s’occuper de la souffrance au travail (psychologue d’entreprise, service qualité ou environnement du travail) et traitent parfois avec indifférence ou mépris toutes ces personnes qui œuvrent modestement au sein de l’entreprise pour une cause qu’ils croient juste.

Mettre en place des « vis ma vie » pourraient les aider à reprendre pied dans une réalité parfois vécue comme douloureuse de l’autre côté de la barrière.