Peu de personnes aiment recevoir des ordres

Il n’est pas question ici d’affirmer que le modèle directif n’est plus utile ou qu’il n’a plus de sens qu’un autre. Selon les théories du management, « les personnes peu motivées et peu compétentes peuvent être amenées à exécuter des consignes strictes menant à une efficacité ».

Aujourd’hui encore plus qu’hier, le modèle directif n’empêche pas l’amabilité et la courtoisie.

Pourquoi ? Parce qu’avec des ingrédients tels que ceux-ci vous pourrez en plus compter sur leur engagement.

Si vous dites à un collaborateur :

  • Pourriez-vous faire ceci ou étudier cela ?
  • Pensez-vous qu’il serait bien d’exécuter cette tâche comme ceci ?
  • Peut être vaudrait-il mieux… Qu’en pensez-vous ?
  • Que diriez-vous d’essayer ce modèle ?

Ce n’est pas la même chose que :

  • Faites-moi ceci !
  • Je vous demande de faire ceci !
  • Il vaudrait mieux que vous fassiez cela !

Les phrases interrogatives facilitent la motivation, l’engagement et l’envie de s’améliorer.

Êtes-vous aimable et courtois ?

  • Une personne à qui l’on demande son avis est d’autant plus engagée et par conséquent impliquée dans son travail ou sa mission.
  • Une personne qui pense avoir le choix l’est encore plus fortement avec un « mais vous êtes libre de« .
  • Une personne à qui l’on vante ses qualités et ses chances de réussites (dans des proportions raisonnables) le sera encore plus de manière étonnante (étiquetage)

Cela fonctionne d’autant plus que l’on donne de l’importance à notre interlocuteur. Que l’on vante ses qualités humaines (bonté, gentillesse, générosité, courage). Nous avons tous besoin d’estime et en retour nous sommes plus ouverts à la coopération et à l’action.

Si vous vantez les qualités de la personne à travers un compliment sincère vous avez toutes les chances d’obtenir son engagement.

Si vous lui demandez une action peu coûteuse et que vous lui émettez un remerciement chaleureux sous forme de compliment, vous pourriez être surpris du résultat si vous lui demandez une action plus coûteuse par la suite.

Être aimable n’est pas un signe de faiblesse. Être poli, non plus d’ailleurs.

C’est aujourd’hui plus qu’hier encore une marque d’intelligence émotionnelle.

Le message négatif est contre-productif

Dans un monde où l’invective politique, la contestation, les fake-news, la polémique et les infos-trash est devenu la pensée dominante, nous avons perdu une part de notre humanité. Les réseaux sociaux facilitent désormais les messages négatifs, arrogants et haineux : la dénonciation, l’invective, l’insulte, le harcèlement sont devenus des actes dits « ordinaires ». Non seulement, l’anonymat a amplifié le phénomène mais force est de constater que ces réseaux sociaux ne modèrent que très peu les messages signalés :

Twitter  : moins de 1 % des contenus signalés par les utilisateurs sont supprimés, plus sévères pour Facebook : 39 % de suppressions, principale surprise, très positives pour YouTube : 90 % de suppressions. Le Monde
En savoir plus

La négativité est contre-productive. Vous ne me croyez pas ?

Si je vous dit : « ne pensez-pas à l’éléphant rose » !

Il est probable que vous pensiez à moi dans la journée (Rrrr) et surtout, à mon éléphant rose.

Un secret de manager : posez des questions auxquelles votre interlocuteur ne pourra qu’émettre un retour positif : un oui ou une phrase affirmative par exemple.

Évitez autant que possible les : ne, jamais, pas, mais, tu, on…

Vous pourriez être étonné(e) du résultat !

Exemples

Si vous dites à votre enfant :

  • Tu serais vraiment adorable de mettre la table ! Qu’en penses-tu ?
  • Peux-tu mettre la table s’il te plait ? Ça nous avancerait grandement. Merci beaucoup.
  • Nous avons tous très faim. Que penses-tu de mettre la table ? et ainsi nous pourrons nous mettre à table d’autant plus facilement.

Quelle sera sa réaction ? Que va-t’il se passer ? Quelle sera l’ambiance à la maison ?

Des réactions émotives

Un ordre trop brutal provoque chez votre interlocuteur une réaction émotive forte, une offense parfois, qui peut durer longtemps, même si l’ordre est justifié.

C’est notre système limbique, notre cerveau émotionnel qui est à l’oeuvre et nous fait réagir (fuite, attaque, manipulation).

Or, l’activation de celui-ci n’est pas propice à l’engagement et à la coopération.

Des réactions en chaîne

De fait, cette action violente peut engendrer des jugements hâtifs, des suppositions hasardeuses.

C’est alors un enchaînement d’escalades émotionnelles dont vous serez le héros !

Action : Injonction,

Réaction : Contre-attaque, torpeur ou stratégie de contournement,

Résultat : Escalade ou Échec.

Qu’attendez-vous pour essayer ?

Poser des questions rend non seulement l’injonction plus acceptable mais elles stimulent aussi la créativité.

Je ne vous demande pas d’y croire !

Qu’avez-vous à perdre à essayer ?