L’expérience de Milgram

Le psychologue Stanley Milgram a mené dans les années 60 des expériences visant à déterminer le degré d’obéissance d’un individu et le processus de soumission à l’autorité face à la voix de la conscience. 

Il a été fortement influencé par le procès d’Adolf Eichmann et a cherché à comprendre les situations d’autorité face à des régimes fascistes. Comment et jusqu’où les individus obéissent à l’autorité.

L’expérience :

Elle met en scène trois personnes :

  • le chercheur (l’autorité scientifique),
  • le sujet (celui dont on teste l’obéissance),
  • la victime.

La victime devait se souvenir d’une liste de mots. En cas de mauvaise réponse, le sujet est chargé d’envoyer une décharge électrique à la victime. L’intensité va en augmentant et s’appuie sur l’autorité du chercheur.

Le résultat : 62,5% des sujets iront jusqu’au bout de l’expérience (électrochoc mortel de 450 volts).

La soumission à l’autorité est donc très forte :

  • l’état agentique : Lorsque l’individu obéit, il délègue sa responsabilité à l’autorité et passe dans l’état que Stanley Milgram appelle « agentique ». L’individu n’est plus autonome, c’est un « agent exécutif d’une volonté étrangère.
  • Le rôle de la tension : Le maintien de l’individu dans un état agentique dure aussi longtemps que s’exerce le pouvoir de l’autorité et qu’elle n’entre pas en conflit avec le comportement du groupe (le conformisme) et un certain niveau de tension ou anxiété.

Cette expérience a inspiré le film « I comme Icare » d’Henri Verneuil.

Il convient donc de ne pas se soumettre à une autorité si la demande est contraire à notre morale.

La prison de Stanford

Cette expérience a été dirigée par Zimbardo en 1971. Elle devait se dérouler sur deux semaines.

L’expérience :

Les sujets (étudiants) sont invités à participer à un jeu de rôle contre rémunération : la moitié seront des prisonniers et l’autres moitié des gardiens. Un quartier de prison est construit dans les sous-sols de l’Université de Stanford pour les besoins de l’expérience. Les arrestations auront lieu en situation réelle.

Très rapidement, les prisonniers se sont révoltés (refus puis grève de la faim par ex) et les gardiens y ont répondu par la répression allant jusqu’à des sévices physiques. Les violences psychologiques et physiques ont été stoppées par Christina

Le résultat : L’expérience s’est interrompue au bout de six jours ! L’expérience tend à démontrer que la situation prédomine sur les prédispositions des individus.

Le résultat de l’expérience a été utilisé comme argument pour démontrer l’impressionnabilité et l’obéissance des gens en présence d’une idéologie légitime et d’un support institutionnel et social.

The Stanford Prison Experiment

Autre vidéo : L’expérience de Stanford et Abu Ghraib

L’expérience de Asch

Solomon Asch invita un groupe d’étudiant à participer à un prétendu test de vision.

Tous les participants étaient complices de l’expérimentateur, sauf un (le sujet).

L’expérience avait pour objet d’observer le comportement du sujet face à celui des autres. Le degré de résistance au conformisme.

L’expérience :

Il était demandé aux participants de juger de la longueur de plusieurs lignes tracées sur une série d’affiches. Au début, les complices donnaient des réponses exactes. Mais dès le 3ème essai, les complices donnent des réponses fausses, le sujet devant répondre en dernier. Au fur et à mesure des essais, le sujet devient de plus en plus hésitant quant à ses propres réponses.

Le résultat : Si la plupart des sujets résistent au conformisme, 36,8% des sujets finissent cependant par se conformer aux réponses ambiguës voire fausses.

Le conformisme

Le conformisme est un phénomène psychosocial où les individus modifient leurs comportements, attitudes ou croyances pour s’aligner sur ceux d’un groupe ou d’une norme sociale. Cela est souvent motivé par le désir d’être accepté socialement ou par la perception que le groupe détient une meilleure information. Les expériences classiques, comme celle d’Asch sur la conformité, ont démontré comment les gens peuvent aller à l’encontre de leurs propres jugements pour s’adapter à l’opinion du groupe. Le conformisme joue un rôle important dans le comportement social, influençant les décisions et les actions des individus au sein des groupes.

Conformisme : l’expérience de l’ascenseur

Cela peut paraître stupide mais la plupart des gens se conforment aux actions du groupe. Que ce soit dans un ascenseur, une salle d’attente, dans la rue ou lors d’un cours.

Une expérience simple et basique qui en dit long sur nos pulsions à se fondre dans la masse. 

Voici l’exemple de la salle d’attente :

Voici un exemple : l’ascenseur du psychologue Salomon Ash.

Jane Eliott et la couleur des yeux

Peu de temps après l’assassinat de Martin Luther King, Jane Elliott, une institutrice de l’Iowa, décide de faire une expérience grandeur nature… Ses élèves vont tester les effets du racisme.  Jane Eliott va séparer le groupe en deux sous-groupes selon la couleur des yeux. Elles va traiter les « yeux bleus » comme une minorité autochtone.

L’effet témoin

L’effet témoin, aussi connu sous le nom d’effet spectateur ou syndrome du témoin, est un phénomène psychosocial où des individus sont moins susceptibles d’aider une personne en détresse lorsqu’ils sont en présence d’autres personnes. Cela est dû à une dilution de la responsabilité personnelle et à la supposition que quelqu’un d’autre interviendra. Plus il y a de témoins présents, moins chaque individu se sent responsable d’agir. Cet effet a été largement étudié suite à l’affaire Kitty Genovese en 1964, où une femme a été agressée en présence de nombreux témoins, mais peu sont intervenus.

Le meurtre de Kitty Genovèse

Le meurtre de Kitty Genovese s’est déroulé en pleine rue dans la nuit du 13 au 14 mars 1964, près de la maison de la victime dans le quartier de Kew Gardens à New York. Le comportement des témoins et les circonstances du meurtre de Catherine « Kitty » Genovese ont été le point de départ de nombreuses recherches en psychologie sociale qui ont abouti à la formalisation d’un « effet du témoin » ou « effet spectateur ». À la une du New York Times deux semaines plus tard, l’article évoquant ces circonstances a déclenché une énorme polémique. Le meurtre de Kitty Genovèse fut les prémices d’un phénomène désormais considéré comme iconique et incontournable dans le domaine de la psychologie sociale : l’effet du témoin. En 1968, John Darley et Bibb Latané ont démontré pour la première fois l’effet du témoin en laboratoire.

Autre exemple :

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