D’après Stanislas DEHAENE et bon nombre de spécialistes de la psychologie cognitive : sans surprise pas de rebond cognitif. En effet, la notion de surprise inciterait l’apprenant à la mémorisation, à l’interrogation et à l’introspection.

On ne connaît pas ou mal notre environnement. D’où, l’effet de surprise lorsque notre prédiction n’est pas conforme au résultat attendu. Cela entraîne un regain d’intérêt, de curiosité, d’envie de comprendre. On doit réviser notre structure associative pour former de nouveau lien qui nous servira par la suite.

L’effet de choc

Nous savons déjà que dans la roue du changement, le choc, c’est l’effet de surprise qui déclenche la prise de conscience. Il n’est pas inhabituel que ce type de surprise reste longtemps gravé dans nos mémoires.

Le mécanisme du deuil est basé sur le même effet de surprise lorsque l’annonce est faite d’un décès inattendu.

Un effet de déni puis de colère/dépression s’en suivent avant que la réalité et l’action ne prennent le pas.

L’effet de stupéfaction

De la même manière, lorsque nous affirmons une vérité avec assurance et qu’en fin de compte le contre-argument choc vient anéantir votre certitude, un instant d’égarement et de consternation peuvent vous amener vers un sentiment de doute.

Il est probable que cette expérience restera gravée dans votre mémoire, ainsi que les recherches d’un temps perdu puis retrouvé vers une nouvelle croyance.

L’attention en plus de la conscience

Avoir conscience est une chose. Porter son attention en est une autre. C’est tout ce qui fait la différence entre la conscience d’être en cours, d’écouter studieusement et l’attention portée au cours d’un professeur narrateur d’une aventure cognitive.

Le principe d’étonnement / éveil

Le choc ou la stupéfaction provoque un effet. L’éveil sera d’autant plus important que la prise de conscience sera faite d’étonnements et de questionnements. Tout comme une enquête, le doute va déclencher des recherches, des interrogations, des pistes d’action ou de réflexion.

L’effet de doute

Il déclenche donc un ensemble de processus cognitifs facilitant l’apprentissage et la compréhension.

  • La réponse erronée entraînant le doute et le questionnement,
  • La question provoquant une angoisse et un certain doute,
  • Le devoir rendu avec une mauvaise note inattendue,…

Ces faits provoquent des réactions qui faciliteront la recherche, l’introspection ou la volonté de se « refaire ».

Le temps de pause

La surprise induit un temps de pause : le temps de la stupéfaction, du choc, de l’incompréhension. Or, les sciences cognitives nous démontrent désormais que « la résolution de problèmes bénéficie d’une incubation inconsciente » (taxonomie d’Hadamard).

Sans surprise point de salut

Que penser :

  • du cours magistral,
  • du monologue,
  • de l’injonction contradictoire, paradoxale,
  • de l’enseignement monocorde.

Mon fils qui est au collège a appris deux fois plus de choses avec le prof de math surprenant les élèves grâce à des expériences et la participation des élèves qu’avec la prof de math donnant son cours monotone. Ses résultats, son engagement et sa participation ont aussi dépendu de cela.

L’enseignant, le chercheur, le pédagogue, le manager doivent surprendre leur auditoire, faciliter l’interaction, changer l’angle de vue, diverger par le questionnement ou le doute.

L’heure n’est plus à la diffusion du savoir pour le savoir. Elle est à la facilitation des effets par la surprise ou l’innovation disruptive.

Des scientifiques des facultés de médecine Emory et Baylor ont mesuré, grâce à la technique de l’IRM, les modifications dans l’activité cérébrale de l’homme engendrées par une séquence de stimuli agréables, comme le fait de servir de l’eau et du jus de fruit. Ces stimuli étaient envoyés de façon soit prévisible, soit entièrement imprévisible. Contrairement aux attentes des scientifiques, les stimuli imprévisibles ont activé plus fortement les circuits de notre cerveau associés au plaisir et à la récompense . « Cette zone s’est illuminée comme un arbre de Noël à l’IRM, explique le Docteur Read Montague, professeur associé en neurosciences à Baylor, ce qui nous amène à penser que les individus sont programmés pour désirer l’imprévu. » Votre meilleure alliée en marketing

La surprise modifie le comportement et booste les émotions.

Qu’il s’agisse d’éducation ou de marketing, l’effet de surprise joue à n’en pas douter un rôle majeur.

Alors, surprenez votre auditoire car, tout comme le spectateur d’un spectacle de magie, votre auditeur cherchera à comprendre le tour et ses effets.

Conseils de coach :

  • Ne vous acharnez pas sur un problème !
    • Dormez et vous verrez « très souvent » la solution à votre problème apparaître. Sachez que l’adage « la nuit porte conseil » peut se traduire ainsi : « l’incubation inconsciente est une réalité »,
    • Passez à autre chose au lieu de vous acharner sur un problème. Un temps de latence peut parfois permettre à l’incubation de faire son oeuvre.