1- Définition

La conscience serait une « une faculté mentale qui permet d’appréhender les phénomènes subjectifs extérieurs (l’observation, la sensation) et intérieurs (l’attention, l’introspection). Il est étudié en philosophie, en psychologie, en biologie. C’est une représentation, un concept encore mal définis.

« Conscience : le fait d’avoir des perceptions, des pensées et des sentiments. Le terme est impossible à définir, sauf en des termes qui sont eux-mêmes intelligibles si l’on ne sait pas ce que signifie la conscience… Rien de valable n’a jamais été écrit à ce sujet » (Sutherland, 1996)

La conscience peut aussi être rapprochée de l’éthique ou de la morale (conscience philosophique). Enfin la conscience de soi sera étudiée dans un prochain article.

La plupart des scientifiques s’accordent à distinguer l’état de conscience et le contenu de la conscience.

Les neurosciences cognitives de la conscience visent à déterminer s’il existe une forme systématique de traitement de l’information, et une classe d’états d’activité du cerveau, qui distinguent systématiquement les états que les sujets identifient comme “conscients” des autres états » (Dehaene & Naccache, 2001).

L’introspection et la phénoménologie des sujets sont la clé des études.

Réfléchir posément : l’information reste stable aussi longtemps que nécessaire. Comprimer le flux d’information : le réduire à quelques « symboles » qui peuvent être rapportés ou stockés. Renvoyer l’information à d’autres processeurs. Surveiller nos opérations mentales et repérer les erreurs (exemple : la négativité de l’erreur). La conscience chez le bébé : La durée de traitement est trois fois plus lente que chez un adulte (non myélinisation de son cerveau).

A quoi sert la conscience ?

Elle sert à réfléchir posément : l’information reste stable aussi longtemps que nécessaire. Comprimer le flux d’information : le réduire à quelques « symboles » qui peuvent être rapportés ou stockés.

Elle permet de renvoyer l’information à d’autres processeurs.

Elle offre une surveillance de nos opérations mentales et repérer les erreurs (exemple : la négativité de l’erreur). La conscience chez le bébé : La durée de traitement est trois fois plus lente que chez un adulte (non myélinisation de son cerveau).

Le contenu de la conscience

Lorsque nous sommes conscients d’une information nous pouvons le rapporter par le biais d’un vecteur de communication (orale, écrite, gestuelle,…). L’information consciente est donc accessible et peut être rapportée sous diverses formes :

  • Rapport verbal,
  • Evaluation,
  • Intention,
  • Contrôle,
  • Mémorisation,
  • Stratégies.

La manipulation de la conscience

La conscience est un tout petit prisme sur le monde extérieur. La partie consciente est extrêmement limitée expliquant pourquoi certains stimuli rentrent dans la conscience et d’autre pas. La conscience est aussi un seuil qui embrase (ignition) un vaste réseau cérébral. En dessous de ce seuil le subliminal n’est pas perçu (activation des cortex visuel et préfrontal non consciente).

Cette limitation explique pourquoi certains stimuli sont perçus par notre conscience tandis que d’autres restent inaperçus. La capacité de notre cerveau à filtrer et à choisir quels stimuli méritent notre attention est cruciale pour gérer l’énorme volume d’informations auxquelles nous sommes constamment exposés.

La conscience agit également comme un seuil, déclenchant (ou « embrasant ») un réseau complexe d’activités cérébrales lorsque certaines informations le franchissent. Ce seuil sépare les stimuli conscients des stimuli subliminaux (ceux qui sont en dessous de notre seuil de perception).

Les stimuli qui ne franchissent pas ce seuil peuvent toujours activer des régions du cerveau, comme le cortex visuel et le cortex préfrontal, mais cette activation se fait sans prise de conscience.

Peut-être ne voyons-nous réellement, à chaque instant, qu’une toute petite fraction du monde extérieur – notre sentiment de conscience globale résulterait du fait que, dès que nous y prêtons attention, chacune d’elles devient instantanément accessible (Dehaene, Changeux, Naccache, Sackur, & Sergent, 2006).

Notre sentiment d’une conscience globale pourrait être une illusion, née du fait que dès que nous concentrons notre attention sur un aspect particulier de notre environnement, il devient immédiatement accessible à notre conscience. Des études telles que celles sur la « cécité au changement » et la « mémoire iconique » suggèrent que notre conscience est souvent incapable de détecter des changements significatifs dans notre environnement, surtout lorsque notre attention est ailleurs.

Ce phénomène souligne l’importance de l’attention sélective, un processus par lequel notre cerveau décide quels stimuli sont suffisamment importants pour être traités consciemment.

Les neurosciences modernes s’efforcent de cartographier et de comprendre les mécanismes par lesquels certaines informations franchissent le seuil de la conscience, révélant un réseau complexe d’interactions neuronales.

Plusieurs expériences récentes menées sur les paradigmes de cécité au changement et de mémoire iconique soutiennent ce point de vue (de Gardelle, Sackur, & Kouider, 2009 ; Simons & Ambinder, 2005) (Extrait du cours de Stanislas Dehaene)

motion-induced-blindness
La cécité induite par le mouvement
Kanizsa
La fusion et la rivalité binoculaire
36502445
L’illusion visuelle
30-0
Le masquage et l’image subliminale

La cécité inattentionnelle

1001 manières de rendre une information non-consciente (Stalislas Dehaene)

L’état de conscience

La vigilance est aussi nommée : état de conscience ou conscience intransitive.

« L’état de conscience est transitif lorsque nous observons la forme d’un objet. ll peut être aussi intransitif renvoyant aux états de vigilance (veille, sommeil, coma, anesthésie,..). Par exemple : lorsque nous déclarons un accidenté conscient. »

La conscience nécessite que l’on se retire de l’attention d’un objet pour passer à une autre.

Plus spirituellement : L’exemple de la poutre : Imaginez que vous êtes sur une poutre. Il convient de se rendre compte qu’on est en train de se faire distraire pour compenser. Contrairement à une idée répandue notre esprit ne peut guère être focalisé sur plusieurs pensées en même temps (cette pensée pouvant être composée de plusieurs éléments). Il faudrait donc passer d’un état à l’autre pour un bon équilibre :

  • « regard analytique » : observer les volumes, compter les objets… (à l’excès c’est le toc par ex),
  • à un « regard sensoriel » : observer ses émotions, l’ambiance, les sensations… (à l’excès c’est le délire, l’imaginaire par ex).

L’accès à la conscience

A chaque instant le cerveau est saturé d’innombrables stimulations sensorielles dont la conscience ne nous renvoie qu’une infime partie. L’accès à cette conscience est fortement sélectif et extrêmement ouvert : à tout instant nous devons pouvoir orienter notre attention vers des sensations, des émotions, des observations différentes. Nous passerions d’un état de préconscience à celui de la conscience favorisant l’accès à l’information.

Les processus mentaux se distinguent en deux catégories :

  • les processus mentaux automatiques : démarrent sans intention et n’interfèrent pas avec les autres ;
  • les processus mentaux contrôlés : font appel à un système central à capacité limitée qui ne permet pas l’exécution de plusieurs opérations simultanées sans interférence. Ils sont dépendants de nos intentions et conduisent à une expérience consciente.

Au-delà des simples réflexes, les automatismes conditionnent la plupart de nos comportements. La parole est composée d’automatismes : on ne peut que vérifier que ce que l’on dit est à peu près ce que l’on voulait dire.

L’hypothèse de l’espace de travail neuronal global (Dehaene & Changeux, 1998, 2003, 2005 ; Dehaene & Naccache, 2001) suppose que :

  • Le cerveau comprend de nombreux processeurs spécialisés qui traiten les informations non-consciemment.
  • La prise de conscience correspond à l’entrée d’une information dans un système neuronal disctinct dans les régions préfontales et pariétales dont les axomes longs diffusent les informations globalement.
  • L’information consciente devient stable et disponible à l’ensemble des processeurs, ce qui permet de l’utiliser avec flexibilité et de les rapporter aux autres.

L’attention

L’attention c’est la prise de possession par l’esprit, sous une forme claire et vive, d’un objet ou d’une suite de pensées, parmi plusieurs qui semblent possibles. (William James, 1890)

Il convient cependant de distinguer deux circuits neuronaux séparant :

  • l’orientation de l’attention,
  • l’accès à la conscience.

L’attention sert à sélectionner les stimulations qui méritent d’accéder à la conscience.

C’est un état sélectif, à capacité limitée, conscient ou non conscient.

Stanislas Dehaene dans son laboratoire est arrivé à créer « des situations si dépouillées qu’il ne reste qu’une information sur l’écran. Dans ce cas, la sélection n’est pas indispensable, et l’attention et la conscience apparaissent dissociées ». (Le Code de la conscience, Stanislas Dehaene, 2015).

Plus spirituellement : l’attention, c’est comme de l’eau. On peut la voir sous trois formes différentes :

Etat gelé : l’attention est hyper focalisée (la concentration, la rumination)
Etat liquide : l’attention prend la forme de l’activité à mener (méditation, unification)
Etat gazeux : l’attention est « vaporisée » (la dispersion).
L’attention peut aussi amplifier ou filtrer certaines informations sans pour autant qu’elle ne « finisse à la conscience ».

En effet, l’attention peut être informée par l’inconscient (attraction amoureuse ou sexuelle, images subliminales, phéromones sexuelles) sans que nous en soyons réellement conscients. S’agit t’il pour autant d’automatismes ?

Sens de l’équilibre attentionnel

On ne peut pas décider des déplacements de son regard. Le regard se déplace de manière saccadée comme le tâtonnement de la main dans le noir. On ne peut pas décider des déplacements de son regard (au risque d’une rupture de la dynamique). Ce qui est potentiellement important. Nous sommes souvent spectateurs de l’attention. Etre conscient (observateur) de cela c’est faire une démarche d’introspection et d’exploration de sa propre attention et de ses forces.

Anticiper et maîtriser son attention sont des activités pratiquées dans la méditation.

La stabilisation attentionnelle : on amène doucement son esprit à se focaliser sur l’instant présent, le diaphragme ouvert et de mettre sa respiration au centre de l’attention. Observez et ressentez l’air qui entre et qui ressort pour ressentir physiquement l’air (chaleur), les mouvements de sa poitrine. C’est un acte de présence à ce qui est déjà là.

La pleine conscience : c’est une manière de décrire un état attentionnel fluide où nous sommes prêts à accueillir ce qui va venir. Ouvrir son attention à son état émotionnel.

L’attention tout comme la respiration peut être modifiée même si elle n’a pas besoin de nous.

A lire aussi :

Webographie :

Abonnez-vous à ma chaine Youtube :