La sauvegarde numérique est un élément vital trop souvent négligé.

1- Principe

Une sauvegarde doit être faite régulièrement afin de « capter » tous les changements qui ont pu avoir lieu sur les données. En cas de modification inopinée ou de suppression, on peut récupérer la version la plus saine des données qui ne sera pas nécessairement la dernière en date, ll y a toujours un délai entre le moment où on détériore le document et le moment où on s’en rend compte ! Il faut toujours s’assurer d’avoir plusieurs sauvegardes du même fichier.

Le problème de la sauvegarde des postes client est qu’ils ne sont allumés que quand on en a besoin :

  • Une sauvegarde demande des ressources, ça pénalise fortement l’utilisation du poste
  • Quand le PC n’est pas utilisé, période la plus intéressante pour une sauvegarde, il est généralement éteint !

L’une des solutions est donc de stocker tous les fichiers importants sur un équipement qui n’est jamais éteint, comme un serveur de fichiers réseau (NAS). A partir de là, les équipes qui s’occupent des sauvegardes (dédiées ou pas, en fonction de la taille de l’entreprise) pourront appliquer une politique de sauvegarde des données, les sauvegardes se déclenchant quand les données sont le moins accédées (pour des raisons de performance, mais aussi de qualité de la sauvegarde)

Une politique de sauvegarde, c’est définir :

  • Qu’est-ce que je sauvegarde ?
  • Quand je le sauvegarde ?
  • Quel outil gère la sauvegarde ?
  • Comment je le sauvegarde ?
  • Où je le sauvegarde ?
  • Combien de fois je le sauvegarde ?
  • Combien de temps je le garde ?
  • Pourquoi est-ce que je le sauvegarde ?

Pour le « où », un élément crucial : il ne faut jamais, oh grand jamais stocker la sauvegarde dans le même lieu que la donnée « initiale ». En cas de désastre, la sauvegarde partira à la même vitesse que la données initiale. En entreprise, on s’orientera vers des processus d’externalisation de la donnée ou s’assurer que la sauvegarde est stockée à plusieurs kilomètres de la donnée initiale. On ne fait que réduire le risque de perdre les données, il reste toujours présent (deux banques différentes ont cramé la même nuit à plusieurs centaines de km de distance, sans aucune corrélation, emportant toutes les sauvegardes d’une entreprise stockées dans les coffres !)

Il faut au moins 3-5 km pour qu’une sauvegarde soit considérée comme sûre dans des zones « calmes ». Dans des zones à risques (SEVESO, risque nucléaire…), la distance peut être de plusieurs dizaines de km !

2- Mécanisme de sauvegarde

  • Faire des sauvegardes planifiées de manière régulière. On essaiera si possible de gérer deux ou trois des types de sauvegardes suivants : complètes, différentielles, incrémentales. L’idée étant que pour diminuer le transfert de données, on n’a pas besoin de recopier 30 fois le même fichier s’il n’a pas bougé.
  • Eloigner ces sauvegardes tout en préservant une accessibilité rapide (en cas de désastre). On choisira de préférence une zone qui n’est pas soumise aux mêmes risques (en particulier les risques naturels)
  • Automatiser le plus possible ce processus. Les actions manuelles doivent se limiter à la gestion des erreurs de sauvegarde.

Dans tous les cas, préconiser l’utilisation d’un serveur de fichiers / NAS :

  • Branché sur un onduleur pour éviter les chocs électriques,
  • Paramétré pour redonder les informations sur tous ses disques (RAID 1, RAID 5, autre techno similaire),
  • Paramétré pour déclencher les sauvegardes automatiquement (Synology propose ça).

Ces « disques réseau » / NAS / Serveurs de fichiers permettent :

  • d’accéder aux données depuis plusieurs équipements en même temps (tablettes, portable, télévision…)
  • de gérer des droits par équipement / utilisateur
  • En fonction de l’outil retenu, de programmer des tâches planifiées, comme la sauvegarde
  • de gérer la redondance de l’information : ils permettent qu’un disque crashe subitement sans perte de données ! On remplace le disque, et ça repart tout seul ! En entreprise, c’est ce qui permet de remplacer des centaines de disques par an sans aucune interruption de service, sans aucune perte de données !
  • Ces serveurs, stockés localement, permettent de gérer les soucis de confidentialité.

3- Au niveau individuel

Au niveau d’une personne seule, il peut être intéressant d’étudier les solutions offertes par Google Drive, Dropbox, OneDrive… Il faudra trouver un outil de planification pour faire ces sauvegardes sans jamais y penser ! A voir ce que proposent les petits NAS Synology et autres en la matière. Il est important de ne pas conditionner les sauvegardes à l’interaction d’un humain. Cela doit se faire automatiquement, et on doit être prévenu de l’état de la sauvegarde, particulièrement si celle-ci a échoué. Le maitre mot est « automatisation » pour garantir un bon niveau de qualité.

Alors qu’en France, les connexions très haut débit se généralisent sans limite d’usage, d’autres pays n’ont pas forcément cette chance. Je pense notamment à des pays moins « riches » pour qui le réseau électrique et internet sont de piètre qualité (tout est relatif) ou limité en capacités (quota, facturation à la minute…). Dans certains cas, même avec des budgets énormes, le coût de cette bande passante est trop important ! Typiquement quand les volumes deviennent colossaux.

Pour des pays avec des connexions haut débit illimitées : une sauvegarde dans un cloud (attention à bien vérifier qu’on peut récupérer différentes versions des documents !), ou au pire, un espace FTP distant. De préférence, tout le paramétrage se ferait dans le NAS pour que les sauvegardes se lancent automatiquement !

Cependant, il semble important de ne pas héberger ses sauvegardes sur des systèmes américains (Patriot Act).

Dans les cas où la connexion ne permet pas de sauvegarder les données efficacement, on s’orientera plus rapidement vers deux jeux de disques durs externes qui seront alors externalisés, chez un proche par exemple, dans un lieu réputé sûr. On choisira alors un boitier pour stocker les disques suffisamment robustes pour résister aux différents transports. On utilisera au moins deux jeux de disques pour toujours en avoir un en lieu sur, l’autre sur place le temps de faire la sauvegarde.

La sauvegarde doit permettre de ramener une version parmi plusieurs ! Virtuellement, on remonte le temps. (d’où le terme backup en anglais et le logiciel Time Navigator, dit Tina en entreprise)

4- Principe de sauvegarde et différence avec un archivage

L’archivage ramène souvent à la dernière version en date.

Le cas classique :

  1. Je crée un fichier que j’alimente
  2. Je le sauvegarde
  3. Je fais des modifications
  4. Je le sauvegarde
  5. Je fais des bêtises
  6. Je sauvegarde
  7. Je continue à écrire dans le fichier
  8. Je sauvegarde.

Si tu ne te rends compte de ton erreur que maintenant, qu’est-ce qu’il se passe ?

Est-ce que tu peux récupérer la version que tu as sauvegardée en 4 ?

A défaut de NAS, on s’orientera vers un logiciel qui tourne sur le poste client. Windows embarque un outil de sauvegarde, d’autres outils existent. Il est préférable d’en tester plusieurs pour trouver celui avec lequel on se sent le mieux, et celui qui fournit les fonctionnalités qu’on attend. De préférence, un outil mis à jour régulièrement, avec une communauté active… et qui permet réellement de restaurer ses fichiers !

Une sauvegarde sans pouvoir restaurer ne vaut rien.

5- Logiciels de sauvegarde

Cobian Backup est un petit utilitaire qui sert à sauvegarder (manuelle ou automatiquement) des fichiers et des dossiers de votre choix. Le répertoire de sauvegarde peut se situer en local (même PC) ou sur le réseau (autre PC). Vous pouvez programmer des sauvegardes automatiques afin qu’elles s’effectuent à des intervalles de temps réguliers. L’application peut également utiliser pkzip en tant que programme externe pour compresser vos données. Elle s’installe dans la barre des tâches à côté de l’heure, afin d’être toujours à portée de clic, et enregistre toutes les opérations exécutées dans un fichier texte.

6- Logiciels de récupération

Stellar Phoenix : permet d’analyser et de restaurer les données rendues inaccessibles du fait de : reformatage accidentel, attaque de virus, dysfonctionnement, effacement de fichiers ou de répertoires et même de sabotage.

Stellar Phoenix Data Recovery Home supporte la récupération de documents de la suite Microsoft Office, fichiers multimédias, ou encore courriers électroniques.

EasyRecoveryPro : Retrouvez vos données en seulement 3 étapes simples, aussi facile que de compter 1-2-3. La mode d’assistant convivial permet aux débutants de récupérer des fichiers perdus en répondant à deux questions seulement.

Ces logiciels ne font pas de miracles et ne dispensent pas d’une vraie sauvegarde. Ils sont là quand on n’a perdu les données, les sauvegardes, l’archivage, tout… et qu’on n’a plus d’autre choix.

Avec l’expertise de Jérôme BLION

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